Pourquoi cette élection est-elle importante ?
Les Sud-Coréens se rendront aux urnes le 10 avril pour élire une nouvelle Assemblée nationale de 300 membres. Les élections législatives sont largement considérées comme un référendum de mi-mandat sur le président Yoon Suk Yeol. Ils constitueront également un vote de confiance pour le Parti démocrate d’opposition, qui détient la majorité à l’Assemblée depuis quatre ans.
M. Yoon a remporté l’élection présidentielle de mars 2022 avec une marge très faible, et trois mois plus tard, son Parti du pouvoir du peuple a remporté le plus grand nombre de élections à la mairie et au gouverneur de province des grandes villes. Mais deux handicaps majeurs ont entravé sa présidence : le manque de contrôle de son parti au sein de l’Assemblée unique et la faible popularité de M. Yoon.
Une victoire électorale de son parti pourrait donner un élan aux quatre programmes de réforme majeurs de M. Yoon concernant les systèmes de santé, d’éducation, de travail et de retraite nationaux du pays, ainsi qu’à sa promesse d’abolir le ministère national de l’égalité des sexes. M. Yoon y verra également un moyen de donner une légitimité politique à sa politique visant à aligner plus étroitement la Corée du Sud sur les États-Unis.
Mais si l’opposition remporte une victoire décisive, cela affaiblira encore davantage le leadership de M. Yoon et pourrait en faire un canard boiteux, estiment les analystes politiques.
Quels sont les grands enjeux des élections ?
La Corée du Sud est confrontée à une multitude de problèmes sans solution facile : un ralentissement de l’économie, des prix de l’immobilier qui s’envolent, une population vieillissant rapidement, un écart de revenus qui se creuse, une fracture entre les sexes, en particulier parmi la jeune génération, et une menace nucléaire et balistique croissante de la part de la Corée du Nord.
Mais la polarisation politique croissante en Corée du Sud signifie que pratiquement toutes les questions sensibles sont abordées sous un angle partisan. Et les analystes politiques affirment que cela signifie également que cette élection ne se déroulera pas sur la base d’un débat politique soutenu, mais plutôt sur le fait d’attiser et de jouer avec les craintes et le ressentiment des électeurs à l’égard de l’autre camp.
Des enquêtes menées ces dernières semaines ont montré qu’une majorité de Sud-Coréens désapprouvaient la performance de M. Yoon, qui est devenue un enjeu électoral clé. Il était impopulaire, en particulier parmi les électeurs de 50 ans et moins. Mais les mêmes enquêtes révèlent également une méfiance à l’égard du Parti démocrate d’opposition, dont le chef, Lee Jae-myung, est jugé pour corruption et autres accusations criminelles.
Le parti de M. Yoon séduit les électeurs conservateurs en affirmant que sa victoire électorale propulserait sa campagne visant à chasser ce qu’il appelle les progressistes « anti-étatiques » corrompus du centre de la politique sud-coréenne.
Le principal slogan de l’opposition libérale est de « punir » le gouvernement Yoon pour tout, depuis la hausse des prix à la consommation jusqu’à son veto sur un projet de loi parlementaire qui aurait lancé une enquête indépendante sur les allégations de corruption contre la première dame, Kim Keon Hee.
Comment choisissent-ils l’Assemblée ?
Sur les 300 sièges parlementaires à pourvoir, 254 sont élus par vote dans autant de circonscriptions électorales à travers le pays. Ces élections seront en grande partie une compétition entre les deux principaux partis : le Parti du pouvoir populaire de M. Yoon et le Parti démocrate d’opposition. Les 46 autres sièges, qui ne sont rattachés à aucune circonscription électorale, sont répartis entre les petits partis politiques, à peu près en fonction du nombre de voix qu’ils obtiennent lors d’un scrutin national parallèle.
Les partis politiques n’ont fini de désigner leurs candidats que moins d’un mois avant le jour du scrutin, ce qui a laissé peu de temps aux électeurs pour les étudier et étudier les questions qu’ils défendent. Mais en Corée du Sud, les élections parlementaires sont souvent décidées davantage par la popularité des partis politiques et du président en exercice que par les candidats individuels.
Quand connaîtrons-nous le résultat ?
Le vote commence à 6 heures du matin, heure locale, et, à moins que la course ne soit extrêmement serrée, il devrait être clair dès le lendemain quel parti a gagné.
Où puis-je en savoir plus ?
La guerre du président contre les « fausses nouvelles » sonne l’alarme en Corée du Sud
Le scandale de la pochette Dior de la Première dame déclenche un tollé politique