LONDRES, 28 mars — Thames Water, en proie à des dettes, a révélé aujourd’hui qu’elle n’avait pas réussi à mobiliser une importante injection de liquidités auprès de ses actionnaires, accusant la réglementation du secteur d’avoir rendu son plan de sauvetage « non investissable ».
Le plus grand fournisseur d’eau britannique a déclaré dans un communiqué que 500 millions de livres sterling (2,9 milliards de RM) de nouveaux capitaux « ne seront pas fournis par les actionnaires de Thames Water » ce mois-ci.
La société a ajouté qu’elle était en pourparlers « en cours » avec le régulateur industriel Ofwat au sujet d’un plan qui serait « abordable pour les clients, réalisable et finançable pour Thames Water, ainsi que investissable pour les investisseurs en actions ».
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L’argent représentait la majeure partie d’une bouée de sauvetage de 750 millions de livres sterling qui avait été précédemment convenue avec les investisseurs en juillet dernier pour rester à flot.
Le fil de presse britannique Press Association a rapporté qu’Ofwat avait refusé de se plier aux demandes de concessions de Thames Water, qui incluaient, selon lui, une augmentation de 40 pour cent des factures d’eau qui aggraveraient la crise du coût de la vie dans le pays.
D’autres concessions incluraient un assouplissement des exigences en matière de dépenses en capital et une plus grande clémence en matière de sanctions réglementaires.
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Dans un communiqué distinct, Ofwat a déclaré que Thames Water devait rechercher d’autres solutions pour ses finances, mais a souligné que les clients ne seraient pas affectés.
“Des garanties sont en place pour garantir que les services aux clients sont protégés quels que soient les problèmes rencontrés par les actionnaires de Thames Water”, a déclaré un porte-parole d’Ofwat.
“La mise à jour d’aujourd’hui… signifie que l’entreprise doit désormais explorer toutes les options pour rechercher davantage de capitaux propres afin de redresser la performance de l’entreprise pour les clients.”
Thames Water, qui approvisionne plus de 15 millions de foyers et d’entreprises à Londres et ailleurs dans le sud de l’Angleterre, est aux prises avec des dettes de près de 15 milliards de livres sterling qui l’exposent au risque d’une nationalisation.
Le groupe a également fait l’objet de vives critiques concernant le non-respect des objectifs fixés en matière de réduction des fuites et de réduction des rejets d’eaux usées dans les rivières, malgré d’importants investissements dans les infrastructures.
Un nombre record d’égouts pluviaux ont débordé d’eaux usées l’année dernière en Angleterre, ont montré hier des statistiques officielles, suscitant la colère des militants réclamant des rivières et des mers plus propres.
Les écologistes expriment de plus en plus leur indignation face à l’augmentation de la pollution sur les plages et les voies navigables du Royaume-Uni et pointent du doigt les compagnies des eaux privatisées. -AFP