DÉCLIN DES FORCES DE SÉCURITÉ RUSSES
La Russie dispose de l’une des plus grandes forces de surveillance et de sécurité au monde, comprenant, selon un décret du Kremlin de 2022, 934 000 policiers réguliers et environ 75 000 personnels travaillant pour le FSB (hors gardes-frontières).
Ce n’est pas la concentration par habitant la plus élevée au monde, mais c’est beaucoup : les États-Unis, avec une population bien plus de deux fois supérieure à celle de la Russie, ont un nombre similaire de policiers, soit 957 000, selon le Federal Bureau of Investigation, qui à son tour compte la moitié des effectifs de son équivalent FSB, soit 35 000 personnes.
La Chine, qui n’est pas en reste en matière de sécurité, compte deux fois plus de policiers que la Russie pour une population dix fois plus nombreuse.
Le FSB est cependant l’organisation qui a succédé au KGB soviétique. Ses officiers supérieurs et son ADN organisationnel – y compris celui de Poutine – viennent de l’ère soviétique et sont plus axés sur le contrôle de la société que sur sa protection. Comme ses officiers supérieurs, Poutine accorde plus d’importance à la loyauté de ses chefs de sécurité qu’à leur compétence, voire à leurs résultats.
Selon Andrei Soldatov et Irina Borogan, analystes et critiques du FSB, l’organisation s’est repliée ces dernières années sur les pratiques et la mentalité plus brutales du NKVD de l’ère stalinienne. Quant à la police russe, elle est mieux connue pour ses bas salaires et sa corruption que pour ses prouesses en matière d’application de la loi.