La Corée du Nord, les cybercriminels, les attaquants de ransomwares, les voleurs et les escrocs utilisent les services de finance décentralisée (DeFi) pour transférer et blanchir leurs produits illicites, a averti jeudi le département du Trésor américain.
Les plateformes dites DeFi permettent aux utilisateurs de prêter, d’emprunter et d’épargner, généralement sous forme de crypto-actifs et de pièces stables, sans recourir aux banques.
Dans une nouvelle évaluation des risques de financement illicite sur la finance décentralisée, le Trésor a constaté que les acteurs illicites exploitent les vulnérabilités de la réglementation et de l’application de la lutte contre le blanchiment d’argent et du financement du terrorisme aux États-Unis et à l’étranger (LAB/CFT), ainsi que de la technologie qui sous-tend les services.
Les services DeFi qui ne respectent pas ces obligations de prévention du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme présentent le risque de financement illicite le plus important dans ce domaine, selon l’évaluation.
“Notre évaluation révèle que des acteurs illicites, notamment des criminels, des escrocs et des cyberacteurs nord-coréens, utilisent les services DeFi dans le processus de blanchiment de fonds illicites”, a déclaré Brian Nelson, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, dans le communiqué.
Nelson a ajouté que le secteur privé devrait utiliser les résultats de l’évaluation pour éclairer ses stratégies d’atténuation des risques et prendre des mesures pour empêcher les acteurs illicites d’utiliser les services financiers décentralisés.
Parmi les autres vulnérabilités découvertes dans l’évaluation figurent la possibilité que les services DeFi soient hors du champ d’application des obligations LAB/CFT existantes, le manque de mise en œuvre des normes internationales LAB/CFT et les mauvaises pratiques de cybersécurité.
L’évaluation recommande de renforcer la surveillance américaine en matière de LBC/FT, d’envisager des orientations supplémentaires pour le secteur privé sur les obligations DeFi et de combler toute lacune réglementaire liée aux services.
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