“Til n’y a pas d’amitié sur le terrain”, déclare l’attaquante lyonnaise Eugénie Le Sommer. L’arrière latérale du Paris Saint-Germain, Sakina Karchaoui, fait écho à ces sentiments : « Avant le match et après le match, oui, mais pendant le match ? Pas d’amis. On coupe les contacts les jours qui précèdent le match, mais une fois le match terminé, on adore se taquiner en fonction du résultat.
Pour le PSG, il n’y a eu que peu d’occasions de se vanter. Ils ont à peine ébranlé la série de 16 titres de Lyon en Division 1 Féminine, 2021 étant la valeur aberrante lorsque le PSG a terminé premier pour la première fois. En Ligue des champions, le PSG a été deux fois finaliste, derrière Francfort et Lyon, tandis que Lyon a remporté le tournoi huit fois, un record.
Alors que la demi-finale aller de la Ligue des champions entre les clubs samedi dernier entrait dans sa 80e minute, il semblait que les éternels outsiders étaient à portée de main d’une troisième apparition en finale, les buts de Marie-Antoinette Katoto dans l’une ou l’autre mi-temps leur ayant donné un avantage. Menant 2-0. Mais c’est Lyon, une équipe qui comprend mieux que toute autre ce qu’il faut pour remporter la Ligue des champions, une équipe qui se sent propriétaire d’un trophée dont les poignées le balaient comme des banderoles. Kadidiatou Diani a réduit l’écart, l’Haïtienne Melchie Dumornay a égalisé cinq minutes plus tard et, 60 secondes plus tard, Amel Majri a offert aux hôtes une victoire remarquable.
Le Sommer n’a pas pu jouer, une intervention chirurgicale a été nécessaire suite à une blessure au genou subie lors de la victoire 1-0 de la France contre la Suède. « L’opération s’est bien passée, je vais bien et j’ai déjà commencé la rééducation », dit-elle. “Mon objectif est de jouer aux Jeux olympiques.”
Elle a cependant regardé. “Nous n’avons pas été réalistes offensivement en première mi-temps et c’était difficile de perdre 2-0, mais l’équipe était incroyable mentalement et confiante pour renverser la situation”, dit-elle.
Karchaoui a joué le match complet. “On a joué 80 minutes à un très haut niveau, on menait 2-0 et le match a basculé dans 10 dernières minutes de folie”, raconte-t-elle.
Le Sommer était à Lyon pour les huit titres européens. Elle pointe « un état d’esprit qui s’est construit depuis très longtemps au fil des victoires » et qui se « transmet naturellement aux nouveaux joueurs qui rejoignent l’équipe ».
Karchaoui faisait partie de ces joueurs, rejoignant Lyon depuis Montpellier en 2020 pour une saison avant de déménager dans la capitale française. A Lyon, elle n’a remporté jusqu’à présent que son seul titre en Ligue des Champions et a été prise sous l’aile par Le Sommer, qui la connaissait en équipe nationale. Ils sont amis et ont parlé de l’impact d’être coéquipiers puis rivaux dans le cadre de la campagne Rivalhood de l’UEFA.
« Elle est plus jeune que moi, donc elle était un peu timide au début, raconte Le Sommer, et puis elle est venue à Lyon et nous avons partagé de bons moments ensemble, notamment avec la Ligue des Champions en 2020. Maintenant, c’est étrange de la voir à Paris. Parce que j’ai beaucoup joué avec elle, c’est plus facile de savoir ce qu’elle va faire mais elle reste une menace car c’est une très bonne joueuse, capable d’attaquer et de défendre.
Le respect est mutuel. “C’est la plus grande attaquante de l’histoire du football féminin français, un exemple pour nous tous”, dit Karchaoui à propos du Sommer. «Dès mon arrivée en équipe de France, nous avons tout de suite établi une bonne relation. J’ai beaucoup de respect pour elle en tant que joueuse. C’est sa détermination qui la distingue, cela et le courage dont elle fait preuve et son abnégation envers ses équipes.
Lyon voyage avec une avance étroite mais joue contre une équipe qui sait qu’elle peut marquer et qui aura un public fort à ses côtés. «Ça va être un match difficile et intense», affirme Le Sommer. « Il faut se méfier de cette équipe car elle a beaucoup de qualité. Il y aura aussi une bonne ambiance.
Karchaoui sait que le public local peut avoir un impact. « Ils seront plus de 30 000 à nous soutenir, le public parisien est le meilleur d’Europe », assure-t-elle. “C’est à nous aussi d’être à la hauteur.” Comment changent-ils les choses ? “Je ne vais pas révéler les secrets tactiques, mais il faudra capitaliser sur ce que nous avons fait pendant 80 minutes.”
Le butin est une place en finale contre Chelsea ou Barcelone, un pas de plus vers un premier titre pour le PSG et un neuvième pour Lyon. Karchaoui le décrit comme le « Saint Graal », et pour Le Sommer, remporter le concours ne perd pas de son éclat. “C’était un rêve pour moi de le gagner une fois, donc de le faire huit fois, je n’ai pas de mots pour le décrire”, dit-elle.