Une ville au cœur de l’Union européenne est plongée dans une « atmosphère sinistre » après avoir été prise au milieu de violents affrontements entre deux groupes.
Les communautés turques et kurdes de Belgique sont en guerre depuis le 24 mars, lorsqu’un groupe de Turcs a attaqué des Kurdes célébrant leur réveillon du Nouvel An à Heusden-Zolder.
Cela a motivé l’organisation à Bruxelles d’une manifestation pro-kurde. Cependant, cette marche a été entachée de violences.
Lundi, à Cheratte, un café réputé fréquenté par la communauté turque locale a été attaqué, blessant six clients.
La violence s’est déplacée vers la ville de Gand le 26 mars, où un groupe de jeunes a vandalisé un café kurde.
Des images sont apparues sur les réseaux sociaux après l’attaque, montrant une personne faisant le signe des Loups Gris, une organisation turque ultra-nationaliste, a rapporté la chaîne d’information locale RTBF.
Dans la nuit du 27 au 28 mars, la police locale a procédé à 22 arrestations sur fond de violences entre Turcs et Kurdes. La moitié des personnes arrêtées étaient des mineurs et des armes ont été trouvées avec eux.
Mais cela n’a pas empêché les attaques, une boulangerie kurde ayant été vandalisée la même nuit.
Matto Langeraert, porte-parole de la police de Gand, a décrit les tensions persistantes en ces termes : “Depuis la veille jusqu’à tard dans la nuit, la police était fortement présente à différents endroits pour protéger les personnes et les biens.
“Pour la deuxième nuit consécutive, on peut dire que l’ambiance était sinistre et que des groupes de jeunes se sont rassemblés sur la propriété publique pour s’affronter ou commettre des crimes.”
Les responsables de la police de Gand ainsi que le bourgmestre de la ville Mathias De Clercq appellent la population au calme.
La police a déclaré : “Nous réaffirmons notre ferme engagement en faveur d’une enquête judiciaire sur tous les événements.”
Mercredi, le Premier ministre belge Alexander De Croo a appelé les communautés turque et kurde de son pays à mettre un terme à la violence.
Il a ajouté que toute manifestation de soutien au PKK – une organisation interdite comme terroriste au Royaume-Uni et dans l’UE entre autres – ne serait pas tolérée.
Il a déclaré : “La liberté d’opinion est garantie en Belgique, mais les expressions de soutien à une organisation terroriste comme le PKK ne seront pas tolérées. Cette violence doit cesser. Le calme doit revenir. Nous ne devons pas importer de conflits étrangers dans notre pays.”