BERNE, 29 mars ― Le FMI a exhorté hier la Suisse à renforcer sa réglementation du secteur financier, car la surveillance d’UBS est devenue « plus difficile » depuis qu’elle est devenue un géant bancaire mondial après son rachat du Crédit Suisse.
La plus grande banque de Suisse a été incitée par le gouvernement à racheter le Crédit Suisse l’année dernière, craignant que le deuxième prêteur du pays ne fasse faillite et ne déclenche une crise financière mondiale.
“Les leçons de l’affaire CS (Credit Suisse) devraient éclairer de nouvelles réformes visant à renforcer le cadre de réglementation et de surveillance”, a déclaré le FMI dans un communiqué concluant sa mission annuelle en Suisse.
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Comme l’UBS, le Crédit Suisse faisait partie des 30 banques internationales jugées trop grandes pour faire faillite en raison de leur importance dans l’architecture bancaire mondiale.
La fusion a suscité de sérieuses inquiétudes en Suisse concernant l’emploi, la concurrence et la taille de la banque résultante par rapport à l’économie suisse.
“La complexité des opérations mondiales de la banque combinée rend également la supervision plus difficile”, a déclaré le Fonds monétaire international.
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“En cas de crise future, les options de fusion précédentes pourraient ne plus être réalisables”, a prévenu Pelin Berkmen, chef de la délégation du FMI, lors d’une conférence de presse.
L’institution basée à Washington a souligné qu’UBS est la plus grande « G-SIB » – une banque mondiale d’importance systématique – par rapport à l’économie de son pays d’origine.
Le FMI a déclaré que les « pouvoirs et ressources » du superviseur du secteur financier suisse doivent être accrus « pour permettre une intervention précoce et efficace » lorsque cela est nécessaire.
Le Conseil de stabilité financière du G20, créé à la suite de la crise financière mondiale de 2007-2008 pour diriger les réformes industrielles, a formulé une recommandation similaire en février.
L’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) a également réclamé des pouvoirs accrus pour sanctionner les mauvaises banques.
UBS a racheté le Crédit Suisse au prix avantageux de 3,25 milliards de dollars.
La banque avait initialement annoncé un bénéfice net de 29 milliards de dollars pour 2023, mais elle a publié hier un chiffre révisé de 27,8 milliards de dollars après avoir examiné l’estimation de la juste valeur de l’opération.
Le FMI a déclaré que l’économie suisse « dispose de fondamentaux solides » et que la croissance « devrait se redresser progressivement cette année » pour atteindre 1,3 pour cent, puis 1,4 pour cent en 2025.
Mais il ajoute que le pays est confronté à « plusieurs défis », notamment « des pressions croissantes sur les dépenses », de futurs déficits de financement du système de retraite et des vulnérabilités dans le secteur immobilier. -AFP