Amazon va à l’encontre du processus conventionnel de validation de la compensation carbone qui peut créer des marchés différenciés avec des risques plus élevés en termes de qualité.
L’entreprise a également lancé sa propre norme appelée Abacus, qui a été développée conjointement avec un registre carbone nommé Verra pour éviter l’utilisation d’un système créé par le Conseil d’intégrité pour le marché volontaire du carbone (ICVCM).
Il est intéressant de noter que Jeff Bezos, le fondateur et président exécutif d’Amazon, soutient l’ICVCM à travers son Earth Fund.
Selon Amazon, Abacus est intrinsèquement une norme plus élevée qui garantit que les projets de compensation carbone produisent l’effet escompté et justifié.
Ces compensations devraient ainsi être utilisées par l’entreprise pour offrir des émissions nettes nulles d’ici 2040.
Cependant, certains analystes comme Pedro Martins Barata, coprésident du groupe d’experts de l’ICVCM, estiment que cette action risque de semer la confusion sur le marché où diverses entreprises sont susceptibles de développer leurs propres normes.
Barata souhaite voir Abacus s’intégrer au système utilisé par l’ICVCM pour mettre à égalité le format qu’ils utilisent tous deux.
Ainsi, le marché global primaire de compensation carbone volontaire n’est pas encore très vaste, et des doutes subsistent quant à certains projets prétendant réduire les émissions.
Amazon envisage donc de le faire dans ce contexte, alors que certains experts ont salué les mesures d’Abacus comme une transparence accrue, ils ont également mis en doute sa garantie de permanence.
Les groupes de pression environnementaux ont également fait part de leurs inquiétudes. Gilles Dufrasne, de Carbon Market Watch, explique que les entreprises pourraient considérer l’achat de crédits compensatoires comme une occasion de négliger les efforts réels de réduction des émissions.
Verra est optimiste quant à la sortie prochaine du label, probablement dans quelques semaines. Malgré cela, certains voient dans Abacus un avantage qui favorisera le développement du marché.
Eron Bloomgarden, fondateur d’Emergent, une organisation à but non lucratif de financement de la conservation des forêts, estime qu’outre Abacus et d’autres outils qui ont été développés, il existe des problèmes de taille qui ne peuvent être résolus sans reconnaissance internationale.
(Avec les contributions de Reuters)